Présentation chronologique

1) performances lumineuses 1998-2003 : Méduse ou entre 0 et 1
2) Hôtel Hilbert ou l'hôtel de l'infini 2004-en cours : La mort et l’infini
3) La série DNA 2005-en cours

3) La série DNA 2005-en cours
(Création intégrale des photos, vidéos, installations et performances)

DNA : révolution
DNA : ascension
awa (la bulle / la mousse)

 

Après un an de repos, j’ai trouvé dans le miroir une tête sur laquelle des cheveux doux et fins étais collés et il restait des parties de peau sans cheveux. C’était la tête d’un nouveau-né ! Je venais de renaître!
Depuis ce moment-là, mon corps d'abord invisible, sort peu à peu de l'ombre pour se mouvoir à la lumière et devenir lui-même une nouvelle matière que je découvre et manipule.
À partir d’une vidéo des mouvements ordinaires de mon corps, je décompose mes gestes, puis les recompose sur des tirages numériques ou des animations vidéo.
C’est une recherche sur la multiplication d’un geste qui semble se répéter et continuer à l’infini ainsi que ses variations. Un corps devient une cellule pour former un autre élément qui se transcende en un simple corps.

Et puis, j’ai réalisé quelques performances et installations avec des projections.

 

 

DNA : révolution (installation-vidéo in-situ)  Octobre 2006
La Nuit Blanche 
une des passerelles du Canal St. Martin, Paris.

La projection vidéo d’une variation de la première version « DNA » reliée comme une chaîne sur le côté inverse de la passerelle (dessous). L’eau du canal reflète les images comme un miroir. Les images originales et leurs reflets font une boucle infinie.

La vie tourne comme une roue, sans arrêt, sans arrêt.
Quelquefois de manière phisique, quelquefois de manière immatérielle.
Comme la lumière, sous ses multiples formes, existe toujours, jamais inatérée.
La source de vie est intarissable.
La révolution continue éternellement.

J'ai recommencé à penser sur « la vie avant la naissance ».
Qu’est ce que l'origine de la vie ?
La vie, d’où vient-elle et où va-t-elle ?
Le fœtus n’est pas encore né, mais est vivant.
Qu'est ce que la vie avant la naissance ?
La vie, à quel moment commence-t-elle?
Est-ce le moment où une double hélice se sépare et se joint à une autre ?
Alors, avant ce moment, une seule hélice n’est pas vivante ?
Si ! Elle n’est pas morte !
Est-ce une autre forme de vie ?

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DNA : ascension (installation-vidéo in-situ)    Septembre 2007
La Fête Eclairante /  La journée Européenne du Patrimoine
projection vidéo sur la cheminée de l’ancienne usine de bonneterie
12, rue Bégant, Troyes France

Les images semblent sortir de la terre, grimpent sur la cheminée et s’intègrent dans le ciel.

La cheminée est en érection vers le ciel. Quand j’ai créé la première vidéo « DNA », au début je n’ai pas pensé a la fécondation, bien qu’ils soient liés intensément. Ce que j’ai pensé est plutôt la continuité spirituelle ou la multiplication sur la cytologie. Mais cette cheminée m’a évoqué tout à coup la reproduction « sexuée ».

En mai 2006, j’ai réalisé une performance " Ti soffio via " avec une danseuse Italienne Alexija Lyndin au château de Veauce, Allier France.
Et déjà nous avions projeté la vidéo « DNA » sur une grande cheminée en marbre d’une salle d’un Château du moyen age. Les images vidéo semblaient s’enflammer et se consumer. Si l’on compare et fait le lien entre ces deux projets sur des cheminées, le « DNA » qui brûlait dans un foyer pouvait représenter une impulsion sexuelle qui ne trouvait pas d’issue et finissait sans aboutissement.

La vie, à quel moment commence-t-elle?
Est-ce le moment où un spermatozoïde rencontre un ovule ?
Alors, avant ce moment, un spermatozoïde seul n’est pas vivant ?
Un ovule seul n’est pas vivant ?
Si ! Ils ne sont pas morts.
Sinon comment peut-on donner le jour à un enfant ?

Quelquefois on choisi une vie avec un corps. Mais la vie continue de toute façon soit corporelle soit incorporelle. Une vie avec un corps n’est qu’un passage. Toutefois, il y a une raison d’être née avec. Pourquoi suis-je née avec ?

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awa (installation-vidéo in-situ)   juin 2007
Festival wroclawnonstop
5 cuves vides de bière et un couloir étroit sombre dans une ancienne brasserie avec des bulles de savon, Wroclaw Pologne

Quand j’ai entendu parler que l’espace d’exposition de ce festival serait dans une ancienne brasserie, j’ai commencé d’observer la mousse ou les bulles, pas forcément de bière, mais aussi du champagne, de l’eau gazeuse…etc... C’est pour monter une nouvelle vidéo de la série<DNA>. « awa » (la bulle / la mousse) est, donc, la 6ème vidéo, inspirée par la mousse ou la bulle en restant le même principe de cette série.
Ensuite je suis allée à Wroclaw en avril 2007 pour faire un repérage et j’ai trouvé 5 cuves vides de bière. La face de cette ancienne cuve est ballonnée comme une femme enceinte et il y a un trou ovale en bas. J’ai tout de suite été attirée très fortement. J’ai senti le bourgeonnement des idées.

À l’instant même, Marcin Wiktorski, le directeur artistique de cet espace, m’a montré ses photographies.Un enfant avec deux têtes. Un bébé qui est né sans vie ou qui a perdu la vie dés la naissance. Le corps seul reste dans le temps arrêté. Cette vie qui était certainement vivante dans le ventre de la mère s’en est allée dès que le corps en est partie et voyait la lumière du jour.
Mon frère aîné est mort-né. On ne l’a pas mis dans du formole, son corps n’existe plus. Mais la mémoire de la vie dans le ventre de ma mère est toujours vivante pour elle. Ma vie avec un corps me semblait moins chère que sa vie sans corps. Par conséquent mon corps a été dominé par l’esprit de mon frère. J’aurais voulu utiliser mon corps comme je voulais, mais mon frère ne me l’a pas permis. Il était toujours fâché parce que mon corps n’était pas comme il voulait. J’avais le sentiment étrange de  vivre dans corps avec deux têtes.

Comme je l’ai expliqué plus tôt, une première période de ma carrière artistique a été consacrée à dissimuler  mon corps et à créer un autre corps dans une obscurité totale.
Comme Madame Rokujo du < Dit du Genji> (une œuvre considérée comme un des majeures de la littérature japonaise attribué à Murasaki Shikibu du début de XIe siècle), l’âme qui ne va pas avec sa coquille s’envole. On dit que c’est pour faire du mal à quelqu’un d’autre. Mais ce n’est pas le cas. Je cherchais simplement un autre corps qui m’aurait mieux convenu. Je ne voulais pas rester dans un corps avec deux têtes. Cependant ce que j’ai trouvé pendant longtemps n’étais pas un corps de femme humaine, mais paradoxalement un corps plutôt mutant.

Une lumière jaillit de l’obscurité.

Quelques bulles se cassent peu après, d’autres flotte plus longtemps. Quelques-unes éclatent, autres se dissolvent. Mais toutes les bulles se réduisent finalement au 0.
À ce propos, on dirait que la mort de la méduse est de se dissoudre dans l’eau tout simplement. On peut écrire la méduse en japonais comme <l’eau + la mère> (il y a plusieurs façons à l’écrire). Est-ce la méduse la mère de l’eau, ou bien est-ce de l’eau la mère de la méduse ? Ou les deux, comme la question du poulet ou l’œuf ?
La vie de bulle est peut-être courte, cependant elles sont nées l’une après l’autre. Elles se répètent la vie intarissable, éternelle. Comme la mort, le commencement d’un corps ne signifie pas le vrai début de la vie.
La vie de mon frère n’a pas fini quand il a quitté de son corps.

La même rivière coule sans arrêt, mais ce n’est jamais la même eau.
De-ci, de-là, sur les surfaces tranquilles, des taches d’écume apparaissent, disparaissent, sans jamais s’attarder longtemps…
(Le commencement de <Hôjôki, Notes de la cabane de dix pieds carrés>, écrit en 1212 par Kamo no Chomei, Japon)

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